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Exposition « Pour un imaginaire numérique avec Edmond Couchot – Les hybridations entre les arts, les sciences, les technologies et l’humain », Centre des Arts d’Enghien les Bains – Du 17 novembre au 4 décembre 2022

Dans le cadre de l’hommage à Edmond Couchot, professeur des universités, théoricien et artiste contemporain français, plasticien, pionnier des arts numériques, décédé le 25 décembre 2020, Sophie Lavaud présente Le Tableau scénique 2.0,  une installation en Réalité Virtuelle interactive faisant partie d’un projet de “recherche-création” intitulé Matrice Active qui propose des voyages au cœur d’oeuvres d’art modélisées en 3D. Théorisée dans sa thèse de doctorat sous le nom de « scénographies interactives », le but de cette recherche est de mettre le medium « peinture » et la notion de « champ pictural » dans d’autres perspectives, grâce à l’usage de technologies numériques, celles de la modélisation à base d’agents que l’on nomme aussi Intelligence Artificielle Distribuée. 

La « recherche-création » prend alors la forme d’une simulation, environnement virtuel 3D interprétant le monde du peintre comme un système dynamique complexe dans lequel les éléments scéniques interagissent entre eux et avec leur environnement virtuel et humain ajoutant au langage des formes et des couleurs celui des comportements et des relations.

Hommage vibrant au peintre Wassily Kandinky, cette œuvre propose une immersion interactive et ludique dans une simulation numérique de son tableau Jaune-Rouge-Bleu devenu ce qu’elle nomme un « Tableau-Système Dynamique ». L’idée est de faire vivre une expérience sensorielle et émotionnelle singulière : habiter l’univers poétique et cosmique imaginé par le peintre, en faire partie et faire basculer le tableau virtuel dans différents états créant ainsi autant de constructions sémantiques dynamiques différentes selon le comportement du spectateur. Quelques postures simples sont mises à sa disposition. Il peut les combiner dans l’ordre qu’il désire et « jouer » à sa guise de son corps pour initier avec le « tableau-système » un dialogue riche, ludique et intuitif. Le tableau devient alors, selon le précepte de Kandinsky, un « organisme vivant », alter ego pour l’interacteur qui l’interpelle, lui résiste ou essaie de le dompter. En symbiose avec les interactions gestuelles du spectateur l’œuvre induit une perception « énactée » qui l’immerge dans un « monde non pas pré-donné mais où les individus et le monde se déterminent l’un l’autre » selon Francisco J. Varela.

A propos de cette œuvre, Edmond Couchot, Président et rapporteur du jury de thèse de Sophie Lavaud a écrit : « Une dernière qualité, enfin, est d’avoir su maîtriser une technologie – qu’on peut dire très « avancée », car elle emprunte à des modèles informatiques encore peu pratiqués dans le domaine artistique – sans se faire piéger par cette technologie. Matrice Active n’est pas une démonstration technique, c’est une œuvre d’art à part entière, complexe et riche, provocatrice et apaisante, moderne et classique ».